J’ai lancé ce blogue en publiant une
analyse sur GDI. J’avais alors estimé que la valeur intrinsèque de l’action de
GDI était d’environ 18 à 19$. Ma conclusion était alors la suivante :
« Acheter l’action de GDI au prix actuel,
c’est un peu comme acheter le rendement du marché pour les dix prochaines
années tout en obtenant un call option
(option d’achat) gratuitement qui aura de la valeur si jamais la croissance
s’avère supérieure à mes prévisions pessimistes. Idéalement, j’aimerais payé
moins cher que le prix auquel se négocie actuellement l’action soit à près de
18,65$ en date du 16 juin 2015. Certains experts recommanderaient l’achat sur
faiblesse, ce qui semble être une sage décision, mais moi je recommanderais de
l’acheter immédiatement. Au cours des prochaines semaines, il va probablement y
avoir quelques firmes de courtage qui vont se lancer dans la couverture du
titre et ça risque de créer un certain engouement; il y a donc des probabilités
qu’il soit impossible d’acheter le titre à un niveau plus bas dans le futur. Je
suis personnellement actionnaire de GDI. »
GDI vient tout juste de publier leurs
premiers résultats trimestriels depuis leur retour en bourse et la réponse du
marché fut catastrophique entre autres en raison d’une diminution marquée du
niveau de leur marge BAIIA ajusté. L’action de GDI a chuté de plus de 15%
vendredi dernier par rapport à son cours à la fermeture la veille. On peut donc
maintenant acheter des actions de GDI a un prix inférieur à celui qui prévalait
lors de la publication de mon billet initial sur l’entreprise en juin dernier.
En outre, à la fin du mois du juillet, ils ont également annoncé une importante
acquisition dont l’apport à leurs produits devrait être considérable. Je
souhaite donc faire l’analyse de ces deux nouveaux éléments.
Débutons par l’acquisition d’Ainsworth
Inc. qui fut annoncé le 24 juillet dernier. Ainsworth est une filiale de CEDA
International Corporation qui est contrôlé par une filiale du gestionnaire de
fonds de pension OMERS. Ainsworth qui fut fondée en 1933 est l’un des plus
importants fournisseurs de services techniques destinés aux immeubles au
Canada. Ils se spécialisent dans l’entretien d’équipement mécanique et
électrique, des systèmes de chauffage, de ventilation, de climatisation, de réfrigération,
du câblage pour le transport des données informatiques ainsi que pour
l’équipement de haute tension. Ainsworth compte 750 employés repartis dans
douze bureaux à travers le Canada. Durant leurs quatre derniers trimestres, ils
ont réalisé des produits de près de 150 millions $. GDI a payé 20,5 millions $
pour cette acquisition, ce qui représente un multiple de 5,5 fois les BAIIA
ajusté de leurs quatre derniers trimestres. Ainworth a réalisé une marge BAIIA
ajusté de 2,48% lors de leurs quatre derniers trimestres. C’est donc une marge
BAIIA ajusté qui correspond à environ 50% à celle que GDI a engendrée au
deuxième trimestre de 2015; l'acquisition va donc mettre une pression à la baisse sur la marge BAIIA ajusté de GDI. J’ai malheureusement raté la conférence
téléphonique qui relatait l’acquisition d’Ainsworth, ce qui constitue une grave
erreur de ma part. J’aurais voulu savoir si leur marge BAIIA ajusté était
vraiment de seulement 2,48%; c’est probablement quelque chose dont ils ont
discuté durant cet appel. Je ne crois toutefois pas que ce soit une marge
déprimée pour Ainsworth, puisque sinon ça aurait probablement clairement été
mentionné dans leur présentation relative à cette acquisition qui est disponible sur Sedar. En outre, il ne donnait
pas directement la marge BAIIA ajusté dans leur présentation. J’ai dû faire le
calcul directement avec les données présentes. Ça signifie peut-être que la
direction cherchait à ne pas trop montrer qu’ils réalisaient une acquisition
dont la marge BAIIA ajusté équivaut à la moitié de ce que GDI réalise
actuellement; vous pouvez d’ailleurs le constater plus bas avec un extrait de la
présentation. Grâce à certaines synergies liées aux services administratifs, la
marge BAIIA ajusté d’Ainsworth pourra peut-être croître de quelques dizaines de
points de base. Mais il reste que c’est une acquisition intéressante qui est
génératrice de valeur pour les actionnaires de GDI. GDI financera cette
acquisition à même sa facilité de crédit bancaire existante, la prise en charge
des contrats de location-acquisition et à même un solde de prix de vente.
L’équipe de direction d’Ainsworth va rester en poste une fois que l’acquisition
sera complétée. Leur président, Murray Leimert est un vieux routier de
l’industrie. Il est un maître électricien qui compte 25 ans d’expérience. La clôture de cette transaction devrait avoir lieu vers la fin du
troisième trimestre de 2015.
Avant cette
acquisition, la présence de GDI dans les services techniques était
principalement au Québec; cette acquisition leur permet donc d’étendre leur
gamme de services techniques à la grandeur du Canada. Ils pourront offrir ces
services en complément à leurs clients à qui ils offrent pour l’instant
seulement des services de conciergerie et ils pourront offrir des services de
conciergerie aux actuels clients d’Ainsworth. Le marché a semblé bien apprécier
cette acquisition puisque dans les jours qui ont suivi, le cours de l’action de
GDI s’est mis à grimper.
L’acquisition
d’Ainsworth fut annoncée lors du troisième trimestre, mais lors du deuxième trimestre,
GDI a conclu un total de trois acquisitions. Le 1er avril, ils ont annoncé
l’acquisition d’OSS, le 2 avril de Sany et le 1er juin d’Asbury. OSS œuvre dans
les services de conciergerie; ce que GDI qualifie maintenant du secteur
propreté. Ils oeuvrent dans le Nord-Est et le MidOuest des États-Unis. Asbury
œuvre aussi dans le secteur propreté, mais en Ontario et Sany est un fabricant
et distributeur de matériel utilisé par le secteur propreté. Sany fut intégré à
leur filiale Superior Solutions. Ces trois acquisitions ont été réalisées pour
une contrepartie totale de 19,803 millions $. Si ces trois acquisitions avaient
été réalisées le 1er janvier 2015, GDI estime que leur apport aux produits
aurait été de 11,645 millions $ pour les six premiers mois de 2015.
Regardons maintenant les résultats du
deuxième trimestre de 2015 dont GDI a publié le jeudi 13 août après la
fermeture des marchés.
Ils ont officiellement publié une perte,
mais je préfère analyser l’état des résultats en éliminant certains éléments
qui sont relatifs à l’ancienne structure du capital de GDI qui vient augmenter
leur charge financière ainsi que dans une moindre mesure leurs frais de vente
et charges administratives. En outre, je souhaite également éliminer les coûts
de transaction et de réorganisations, car ils sont liés au premier appel public
à l’épargne ainsi qu’à l’époque où GDI était contrôlé par Birch Hill. Suite au
PAPE, la participation ne donnant pas le contrôle fut annulée et ainsi, dans le
futur, 100% du résultat net sera attribué aux actionnaires de GDI. Je n’ai pas
considéré les autres éléments du résultat global, car ils ne sont d’aucune
utilité pour le cadre de mon analyse.
Comme on peut le constater dans les charges
financières, il y a plusieurs éléments qui sont liés à l’ancienne structure du
capital de GDI ainsi que des gains et pertes de changes. J’ai éliminé tout ça,
afin d’en arriver à une charge financière nette normalisée.
Il y a également des charges liées aux
droits à la plus-value du capital qui ont été comptabilisées au cours du
deuxième trimestre dans les frais de vente et charges administratives. Je les
ai éliminés puisque les droits à la plus-value du capital ont été éliminés en
échange d’espèces et d’actions de GDI dans le cadre du PAPE.
Il n’y a pas d’information financière de disponible pour 2011.
Lorsqu’on analyse ces résultats, on
constate de prime abord que certaines charges ont progressé à un rythme
beaucoup plus rapide que les revenus au cours des six derniers mois. Ce
phénomène s’est amplifié au cours des trois derniers mois. D’ailleurs dans mon
billet initial sur GDI, j’avais soulevé cette interrogation en analysant leurs
résultats du premier trimestre de 2015.
On peut calculer que la somme des coûts des
services et des frais de vente et charges administratives normalisés ont
progressé de 17,04% pour le deuxième trimestre de 2015 par rapport au deuxième
trimestre de 2014, soit une
augmentation de 24,112 millions $. Alors que de leur côté les produits ont
augmenté de 15,48% ou de 23,369 millions $ sur la même période. Se faisant, la
marge BAIIA ajusté pour le trimestre s’est établie tout juste en dessous de la
barre de 5%; ce qui est beaucoup plus bas que ce que GDI a été en mesure de
réaliser dans le passé.
C’est donc cet élément selon moi qui est
responsable de la forte baisse de l’action de GDI. Si on regarde, le reste, on
constate que malgré tout GDI a été en mesure de réaliser une croissance des
ventes intéressante grâce aux acquisitions. Durant la conférence téléphonique, les questions des
analystes ont principalement porté sur la baisse des marges. Les réponses du
PDG Claude Bigras et du chef de la direction financière Pierre Gagné furent peu
convaincantes. En gros, ils n’ont rien dit de concret. Ils ont affirmé que la
baisse des marges était due à une baisse du taux d’occupation des immeubles au
Canada; principalement à Montréal et à Toronto. Ils ont par la suite affirmé
que c’était un peu à cause de plusieurs facteurs différents après qu’un
analyste leur avait demandé si la baisse des marges serait due à une
concurrence accrue dans leur secteur. Ils ont aussi répondu, si je peux
résumer, qu’en raison des conditions économiques difficiles certains de leurs
clients recherchaient à optimiser les services que GDI leur offrait sans en
dire plus; en lisant entre les lignes, je crois comprendre que ça veut dire que
certains clients qui éprouvent des difficultés financières ou du moins font
face à un certain ralentissement doivent mettre beaucoup de pression sur GDI
afin d’en avoir le plus pour leur argent en tenant compte de ce qu’ils avaient
négocié dans leur contrat de service. L’effet négatif d’une hausse du taux
d’inoccupation est aussi logique, car lorsque ce taux augmente, les
locataires ont un meilleur pouvoir de négociation auprès des locateurs et ces
derniers pourraient être forcés de vouloir baisser le prix du loyer. Si ça se
produit, ils se mettraient par la suite à la recherche de façons de diminuer
leurs coûts afin de contrebalancer la baisse de leurs revenus. Cela met donc de
la pression sur GDI qui a probablement peur de perdre des clients; ils ont
d’ailleurs affirmé qu’ils n’avaient pas perdu de contrats importants durant la
période. En somme, les coûts de substitutions auxquels font face les clients de
GDI sont peut-être plus faibles que j’avais prévu et il semble aussi que GDI
est plus sensible à l’évolution de l’économie que je ne le croyais.
Ils ont
affirmé avoir des solutions pour tenter d’améliorer la faiblesse de leur marge
pour possiblement être en mesure de les ramener à leur niveau historique d’ici
quelques trimestres; soit une marge BAIIA ajusté d’environ 6%. Mais leurs
solutions demeuraient assez vagues. Ils ont affirmé avoir trouvé des
opportunités d’améliorer certaines inefficiences au niveau de leurs
départements des ventes et opérations et de leur back-office qui entrainerait
en une diminution de certains coûts fixes sans les quantifier. Ils ont affirmé
qu’ils croient être en mesure de s’adapter à la situation au cours des
prochains trimestres; ce qui est bien sûr quelque peu cliché comme affirmation.
Un analyste a demandé à M. Gagné si
certaines charges que GDI aurait encourues ne seraient pas récurrentes. M.
Gagné a répondu qu’il estime que GDI a dépensé entre 500 000 et 600 000 $
relativement à son entrée en bourse soit à cause l’embauche de nouveau
personnel administratif et certains autres coûts. M. Gagné est d’avis que le
tiers de ces coûts ne seront pas récurrents. M. Gagné a également mentionné que
GDI avait enregistré des charges d’environ 500 000$ relativement au lancement
d’une unité de production manufacturière à une de leur usine de leur division de
produits et de machinerie de nettoyage Superior Solutions à Oakville en Ontario et que la
majorité de ces coûts ne seraient pas récurrents. En réponse à la question de
l’analyste, M. Gagné aurait également pu répondre que GDI a aussi encouru des charges
non récurrentes relativement à la consolidation de leurs opérations de
distribution de produits de conciergerie à Oakville en Ontario. En me basant
sur la somme des charges relatives à l’entrée en bourse ainsi que pour le
lancement d’une unité de production manufacturière à Oakville, je crois qu'il y a
probablement environ 500 000$ sur 1 000 000$ de ces charges qui ne seront pas
récurrentes. Je n’ai pas tenu compte de ces éléments dans le calcul du BAIIA ajusté
dans le tableau plus haut, car ce n’est pas assez précis. Mais si je l’avais
fait, j’aurais estimé un BAIIA ajusté de 9,376 millions pour le deuxième
trimestre (500 000$ de plus) et la marge BAIIA ajusté aurait donc été de 5,38%, ce qui est plus
acceptable que les 4,98% qu’ils ont réalisés, même si 5,38%, ça demeure en dessous de
leur moyenne historique.
Ils ont affirmé qu’avec l’acquisition
d’Ainsworth, ils anticipent être en mesure d’approcher certains marchés de
manière différente. J’imagine que ça veut dire que ça va augmenter les
occasions de ventes croisées avec leurs clients existants notamment à
l’extérieur du Québec ou GDI est actuellement très peu présente dans les
services techniques. C’est d’ailleurs ce que j’ai affirmé au début du présent
billet.
Durant la conférence téléphonique, j’ai
trouvé qu’il y avait beaucoup de patinage de la part des dirigeants. M. Gagné
était toutefois plus tendu, mais M. Bigras semblait être très nerveux; ce qui
n’inspire pas du tout confiance. De plus, ils n’étaient pas présents dans la
même pièce au moment ce qui amenait une certaine incohérence qui n’alimente pas
la confiance. Bien que ça ne m’a pas fait perdre confiance envers la direction,
ce fut suffisant pour instaurer chez moi un certain doute.
De plus, il y a un détail qui m’a
profondément déplu dans le rapport de gestion qu’ils ont publié pour le deuxième
trimestre. Comme vous pouvez le constater dans l’extrait plus bas, ils prennent
le temps de décrire en détail la répartition de leur croissance de leurs
produits (acquisitions, croissance interne, appréciation liée au change) dans
le secteur propreté et services associés aux États-Unis, mais pour le secteur
propreté et service associé au Canada, on ne donne pas ces détails.
J’en conclus,
que la croissance interne du secteur propreté et service associé au Canada a dû
être négative; ce qui a d’ailleurs du sens quand on analyse les données. La
direction de GDI a donc choisi de ne pas mettre ce fait en évidence. Se
faisant, ils prennent les lecteurs pour des dupes et je trouve que ce n’est pas
honnête de leur part. Rappelons qu’au cours des dernières années, GDI a été en
mesure de réaliser un taux de croissance interne de 5%. On en est donc très
loin de ça pour l’année en cour.
J’ai fait la
répartition de la provenance de la croissance selon les différents secteurs de
GDI. Veuillez noter que j’ai ajouté les produits intersectoriels, mais c’est
assez insignifiant. D’ailleurs, la croissance des produits intersectoriels est
due aux acquisitions et aux investissements que GDI a réalisés dans la
fabrication et la distribution de matériel utilisé dans la conciergerie. On
voit que la croissance provient davantage des États-Unis et du secteur services
complémentaires. C’est une bonne nouvelle, car comme vous pouvez le voir plus
bas, les marges semblent être beaucoup plus élevées aux États-Unis qu’au Canada. La croissance dans le secteur services complémentaire est
aussi importante, bien que les marges ne soient pas aussi importantes que dans
le secteur propreté aux États-Unis. Les services complémentaires comprennent
les services d’entretien mécanique, de production et distribution de produits
d’entretien et fournitures sanitaires et des services de restauration de
dommages, par l’intermédiaire d’un réseau de franchisés. Une bonne partie des
produits du secteur des services complémentaires devrait provenir d’Ainsworth
et comme je l’ai mentionné plus haut, leurs marges BAIIA ajustés sont plus
basses que celle de GDI, je ne crois donc pas que les marges BAIIA ajusté de
GDI vont s’améliorer une fois que l’acquisition d’Ainsworth sera complétée.
Selon les estimations que j’ai établies, elle devrait s’établir aux alentours
de 4,50% si la marge BAIIA d’Ainsworth reste à environ 2,50% après
l’acquisition et que la marge des autres activités de GDI reste à environ 5,00%
comme ce fut le cas lors du deuxième trimestre de 2015. Ce qui demeure un
scénario pessimiste selon moi. L’acquisition d’Ainsworth devrait toutefois
avoir un apport de près de 4 millions $ au BAIIA ajusté de GDI si l’on se fie à
ce qu’ils ont été en mesure de réaliser au cours de leurs quatre derniers trimestres.
Je crois aussi que les difficultés que GDI
a connues lors du deuxième trimestre pourraient être liées en partie au fait
que les dirigeants ont été très occupés par le road-show dans le cadre du PAPE qui est survenu en avril et en mai
au cours durant lequel ils ont dû rencontrer plusieurs investisseurs, puis par
l’importante acquisition d’Ainsworth qui leur a probablement apporté une
importante charge de travail tout comme les trois autres acquisitions plus
petites. Donc avec tout ça sur une si courte période de temps, il y a possiblement
des choses qui leur ont échappé. GDI va continuer de faire des acquisitions
dans le futur, mais ils ne feront plus de PAPE qui est une
opération très prenante pour les dirigeants d’entreprises.
Il n’y a pas d’information financière de disponible pour 2011.
Je ne considère pas les résultats par
actions, car je préfère analyser GDI sur la base de ses flux de trésorerie
(résultat net + amortissement). Étant donné qu’actuellement environ les deux
tiers des charges d’amortissement proviennent d’actifs intangibles qu’ils ont
accumulés avec les nombreuses acquisitions qu’ils ont réalisées au fil des ans;
ce ne sont donc pas comme si ce serait des actifs tangibles qui auraient besoin
de réinvestissement dans le futur, en ce sens la majorité de l’amortissement de
GDI n’est pas une réelle charge. Je me suis appuyé sur la base d’une croissance
des produits de 12% par rapport à 2014 en appliquant les mêmes ratios des
différentes charges proportionnellement aux produits que durant le deuxième
trimestre de 2015 et en appliquant un taux d’imposition de 30%. Il s’agit de prévisions
très conservatrices, puisque depuis le début de 2015 la croissance est plus
élevée que 12% et le niveau de certaines charges tel le coût des services ainsi
que les frais de vente et charges administratives ne prennent pas compte des
deux éléments non récurrents que j’ai mentionnés plus haut dont leur impact
était d’environs 500 000$, soit environs 40 points de base sur la marge BAIIA
ajusté. Je ne prends pas compte de l’acquisition d’Ainsworth qui devrait être
finalisé d’ici la fin de l’année financière 2015.
Pour faire mon estimation de 2016, j’ai
simplement ajouté 150 millions $ aux produits estimés pour 2015 afin de prendre
en compte l’acquisition d’Ainsworth, j'ai utilisé la marge BAIIA ajusté pour l'ensemble des revenus (GDI + Ainsworth) tel qu'évoqué dans le tableau plus haut; afin de prendre en compte le fait que la marge BAIIA ajusté d'Ainsworth est plus faible. J’ai utilisé la même proportion
de l’amortissement et des charges financières par rapport aux produits que pour
le deuxième trimestre 2015 avec également un taux d’imposition de 30%. J’ai donc été en
mesure de trouver les flux de trésorerie que j’ai divisés par le nombre
d’actions en circulation en date du 30 juin 2015. J’arrive donc à une
estimation des flux de trésorerie par action de 1,21$ pour 2016. C’est une
estimation que j’estime être conservatrice, mais je crois que je me dois d’y
aller avec cette prémisse en raison des difficultés que GDI a connues au
deuxième trimestre et de la possibilité que les marges qui ne sont pas
relatives aux activités d’Ainsworth continuent de se détériorer. Si j’applique
un multiple de 15 aux flux de trésorerie par action estimés de 1,21 $, j’obtiens alors
une valeur de 18,15$ par action, alors que l’action a clôturé à 17,65$ lors de
la séance du vendredi 14 août. Dans mon premier billet, j’avais d’ailleurs
estimé la valeur intrinsèque de GDI aux alentours de 18,50 à 19,00$. Je trouve
que la baisse de la valeur de l’action de GDI qui est survenu vendredi était pleinement méritée en raison de la baisse de la marge BAIIA ajusté et des difficultés que
GDI connaît actuellement avec son secteur propreté au Canada. Le fait que les
dirigeants n’ont pas émis de solution concrète à ce problème et qu’ils n’ont
pas été capables d’indiquer réellement et de façon claire et précise qu’elle
était la source du problème a lieu d’amener certaines interrogations. Ça m’a
aussi fait constater que GDI semble être plus affecté par les changements de
conjoncture économique que j’avais anticipés et le pouvoir de négociation de
leurs clients semble être aussi plus fort. Par contre, il ne faut pas oublier
que GDI a réalisé une acquisition très intéressante avec Ainsworth et que sa
croissance interne et par acquisitions aux États-Unis va très bien et en plus
ils y réalisent de meilleures marges qu’au Canada. Bien que je préférais payer
moins cher que 17,65$ afin de me garantir une meilleure marge de sécurité étant
donné les difficultés que connaît actuellement GDI, il reste que ce prix
équivaut à près de 14,60 fois mon estimation conservatrice de flux de
trésorerie de 1,21$ par action pour 2016. C’est donc
actuellement une opportunité intéressante, sans être une aubaine; mais qui n’est pas sans risque et il
faudrait être conscient que la situation de GDI pourrait continuer de se détériorer.
Si toutefois GDI est en mesure de stopper l’hémorragie en améliorant ou même
simplement réussir à maintenir leurs marges au cours des prochains trimestres,
la valeur de l’action devrait progresser un peu. Donc un investisseur qui aime
les perspectives de GDI, mais qui souhaiterait que la situation se soit
améliorée avant d’y investir devrait probablement payer plus cher dans quelques mois si la situation s'améliore. Il a
donc à faire face à un dilemme. Je compte possiblement ajouter à ma position au
cours des prochains jours. Je dis possiblement, car pour acheter GDI, je dois
vendre un peu d’une autre position que je possède et je n’ai pas encore pris de
décision à savoir quel titre j’allais vendre. Mais une chose est sûre, c’est
que je ne souhaite pas vendre ma position actuelle.
Voici l’état de la situation financière
de GDI :
Durant le
deuxième trimestre, GDI a modifié sa convention de crédit garanti de premier
rang en annulant la facilité de crédit à terme ainsi que la facilité de crédit
d’acquisition et en augmentant la limite d’emprunt aux termes de sa facilité de
crédit renouvelable qui est composé d’une tranche de 140 millions $ CAN et d'une
autre tranche de 60 millions $ US.
En terminant,
j’aimerais aborder une observation que j’ai faite relativement à
l’externalisation des services de conciergerie chez les gestionnaires et
propriétaires de gros portefeuilles immobiliers. Dans le prospectus que GDI a
déposé pour son PAPE, dont vous pouvez voir un extrait plus bas, on mentionnait que la croissance de concentration de la gestion et de la
détention d’immeubles par certaines entreprises favoriserait l’externalisation
des services de conciergerie. Je crois que cela n’est pas tout à fait
faux. Il y a certainement des
avantages à l’externalisation pour certains propriétaires, notamment dans les
domaines spécialisés tel le secteur manufacturier, des laboratoires ou des
hôpitaux. Par contre, pour les propriétaires qui possèdent d’importants
portefeuilles immobiliers composés d’immeubles de bureaux et d’immeubles
commerciaux, il y en a certains d’entre eux qui jugent qu’il est préférable de
ne pas externaliser. C’est d’ailleurs le cas du FPI BTB dont j’ai fait une
analyse dans mon billet sur l’immobilier. C’est aussi le cas du FPI Cominar et
d’Ivanhoe Cambridge. Ces propriétaires peuvent réaliser certaines économies
d’échelle en raison de leur portée en choisissant d’internaliser leur
conciergerie. Par contre, je sais que ce n’est pas le cas de tous les
propriétaires, car j’ai aperçu que GDI avait des contrats dans des immeubles
appartenant à l’Industrielle Alliance et à Cadillac Fairview qui sont deux
importants propriétaires immobiliers. Les gestionnaires et propriétaires
immobiliers disposent donc d’un certain pouvoir de négociation avec GDI, car
non seulement ils peuvent faire affaire avec leurs compétiteurs, mais ils
peuvent aussi choisir d’internaliser leurs services de conciergerie. Ça met donc une certaine pression à la baisse sur les prix que GDI peut soumissionner pour obtenir des contrats. Je crois que c’est quelque chose dont je dois être conscient,
mais ça ne me fait pas changer d’avis quant à mon placement dans les actions de GDI.
Extrait du prospectus de GDI :
Extrait du dernier rapport de gestion du
FPI BTB :