dimanche 16 août 2015

GDI : retour sur les résultats du deuxième trimestre de 2015



J’ai lancé ce blogue en publiant une analyse sur GDI. J’avais alors estimé que la valeur intrinsèque de l’action de GDI était d’environ 18 à 19$. Ma conclusion était alors la suivante :

« Acheter l’action de GDI au prix actuel, c’est un peu comme acheter le rendement du marché pour les dix prochaines années tout en obtenant un call option (option d’achat) gratuitement qui aura de la valeur si jamais la croissance s’avère supérieure à mes prévisions pessimistes. Idéalement, j’aimerais payé moins cher que le prix auquel se négocie actuellement l’action soit à près de 18,65$ en date du 16 juin 2015. Certains experts recommanderaient l’achat sur faiblesse, ce qui semble être une sage décision, mais moi je recommanderais de l’acheter immédiatement. Au cours des prochaines semaines, il va probablement y avoir quelques firmes de courtage qui vont se lancer dans la couverture du titre et ça risque de créer un certain engouement; il y a donc des probabilités qu’il soit impossible d’acheter le titre à un niveau plus bas dans le futur. Je suis personnellement actionnaire de GDI. »

GDI vient tout juste de publier leurs premiers résultats trimestriels depuis leur retour en bourse et la réponse du marché fut catastrophique entre autres en raison d’une diminution marquée du niveau de leur marge BAIIA ajusté. L’action de GDI a chuté de plus de 15% vendredi dernier par rapport à son cours à la fermeture la veille. On peut donc maintenant acheter des actions de GDI a un prix inférieur à celui qui prévalait lors de la publication de mon billet initial sur l’entreprise en juin dernier. En outre, à la fin du mois du juillet, ils ont également annoncé une importante acquisition dont l’apport à leurs produits devrait être considérable. Je souhaite donc faire l’analyse de ces deux nouveaux éléments.



















Débutons par l’acquisition d’Ainsworth Inc. qui fut annoncé le 24 juillet dernier. Ainsworth est une filiale de CEDA International Corporation qui est contrôlé par une filiale du gestionnaire de fonds de pension OMERS. Ainsworth qui fut fondée en 1933 est l’un des plus importants fournisseurs de services techniques destinés aux immeubles au Canada. Ils se spécialisent dans l’entretien d’équipement mécanique et électrique, des systèmes de chauffage, de ventilation, de climatisation, de réfrigération, du câblage pour le transport des données informatiques ainsi que pour l’équipement de haute tension. Ainsworth compte 750 employés repartis dans douze bureaux à travers le Canada. Durant leurs quatre derniers trimestres, ils ont réalisé des produits de près de 150 millions $. GDI a payé 20,5 millions $ pour cette acquisition, ce qui représente un multiple de 5,5 fois les BAIIA ajusté de leurs quatre derniers trimestres. Ainworth a réalisé une marge BAIIA ajusté de 2,48% lors de leurs quatre derniers trimestres. C’est donc une marge BAIIA ajusté qui correspond à environ 50% à celle que GDI a engendrée au deuxième trimestre de 2015; l'acquisition va donc mettre une pression à la baisse sur la marge BAIIA ajusté de GDI. J’ai malheureusement raté la conférence téléphonique qui relatait l’acquisition d’Ainsworth, ce qui constitue une grave erreur de ma part. J’aurais voulu savoir si leur marge BAIIA ajusté était vraiment de seulement 2,48%; c’est probablement quelque chose dont ils ont discuté durant cet appel. Je ne crois toutefois pas que ce soit une marge déprimée pour Ainsworth, puisque sinon ça aurait probablement clairement été mentionné dans leur présentation relative à cette acquisition qui est disponible sur Sedar. En outre, il ne donnait pas directement la marge BAIIA ajusté dans leur présentation. J’ai dû faire le calcul directement avec les données présentes. Ça signifie peut-être que la direction cherchait à ne pas trop montrer qu’ils réalisaient une acquisition dont la marge BAIIA ajusté équivaut à la moitié de ce que GDI réalise actuellement; vous pouvez d’ailleurs le constater plus bas avec un extrait de la présentation. Grâce à certaines synergies liées aux services administratifs, la marge BAIIA ajusté d’Ainsworth pourra peut-être croître de quelques dizaines de points de base. Mais il reste que c’est une acquisition intéressante qui est génératrice de valeur pour les actionnaires de GDI. GDI financera cette acquisition à même sa facilité de crédit bancaire existante, la prise en charge des contrats de location-acquisition et à même un solde de prix de vente. L’équipe de direction d’Ainsworth va rester en poste une fois que l’acquisition sera complétée. Leur président, Murray Leimert est un vieux routier de l’industrie. Il est un maître électricien qui compte 25 ans d’expérience. La clôture de cette transaction devrait avoir lieu vers la fin du troisième trimestre de 2015.





















Avant cette acquisition, la présence de GDI dans les services techniques était principalement au Québec; cette acquisition leur permet donc d’étendre leur gamme de services techniques à la grandeur du Canada. Ils pourront offrir ces services en complément à leurs clients à qui ils offrent pour l’instant seulement des services de conciergerie et ils pourront offrir des services de conciergerie aux actuels clients d’Ainsworth. Le marché a semblé bien apprécier cette acquisition puisque dans les jours qui ont suivi, le cours de l’action de GDI s’est mis à grimper.

L’acquisition d’Ainsworth fut annoncée lors du troisième trimestre, mais lors du deuxième trimestre, GDI a conclu un total de trois acquisitions. Le 1er avril, ils ont annoncé l’acquisition d’OSS, le 2 avril de Sany et le 1er juin d’Asbury. OSS œuvre dans les services de conciergerie; ce que GDI qualifie maintenant du secteur propreté. Ils oeuvrent dans le Nord-Est et le MidOuest des États-Unis. Asbury œuvre aussi dans le secteur propreté, mais en Ontario et Sany est un fabricant et distributeur de matériel utilisé par le secteur propreté. Sany fut intégré à leur filiale Superior Solutions. Ces trois acquisitions ont été réalisées pour une contrepartie totale de 19,803 millions $. Si ces trois acquisitions avaient été réalisées le 1er janvier 2015, GDI estime que leur apport aux produits aurait été de 11,645 millions $ pour les six premiers mois de 2015.

Regardons maintenant les résultats du deuxième trimestre de 2015 dont GDI a publié le jeudi 13 août après la fermeture des marchés.

Ils ont officiellement publié une perte, mais je préfère analyser l’état des résultats en éliminant certains éléments qui sont relatifs à l’ancienne structure du capital de GDI qui vient augmenter leur charge financière ainsi que dans une moindre mesure leurs frais de vente et charges administratives. En outre, je souhaite également éliminer les coûts de transaction et de réorganisations, car ils sont liés au premier appel public à l’épargne ainsi qu’à l’époque où GDI était contrôlé par Birch Hill. Suite au PAPE, la participation ne donnant pas le contrôle fut annulée et ainsi, dans le futur, 100% du résultat net sera attribué aux actionnaires de GDI. Je n’ai pas considéré les autres éléments du résultat global, car ils ne sont d’aucune utilité pour le cadre de mon analyse.

 




















Comme on peut le constater dans les charges financières, il y a plusieurs éléments qui sont liés à l’ancienne structure du capital de GDI ainsi que des gains et pertes de changes. J’ai éliminé tout ça, afin d’en arriver à une charge financière nette normalisée.
































Il y a également des charges liées aux droits à la plus-value du capital qui ont été comptabilisées au cours du deuxième trimestre dans les frais de vente et charges administratives. Je les ai éliminés puisque les droits à la plus-value du capital ont été éliminés en échange d’espèces et d’actions de GDI dans le cadre du PAPE.

















































Il n’y a pas d’information financière de disponible pour 2011.

Lorsqu’on analyse ces résultats, on constate de prime abord que certaines charges ont progressé à un rythme beaucoup plus rapide que les revenus au cours des six derniers mois. Ce phénomène s’est amplifié au cours des trois derniers mois. D’ailleurs dans mon billet initial sur GDI, j’avais soulevé cette interrogation en analysant leurs résultats du premier trimestre de 2015.

On peut calculer que la somme des coûts des services et des frais de vente et charges administratives normalisés ont progressé de 17,04% pour le deuxième trimestre de 2015 par rapport au deuxième trimestre de  2014, soit une augmentation de 24,112 millions $. Alors que de leur côté les produits ont augmenté de 15,48% ou de 23,369 millions $ sur la même période. Se faisant, la marge BAIIA ajusté pour le trimestre s’est établie tout juste en dessous de la barre de 5%; ce qui est beaucoup plus bas que ce que GDI a été en mesure de réaliser dans le passé. 

C’est donc cet élément selon moi qui est responsable de la forte baisse de l’action de GDI. Si on regarde, le reste, on constate que malgré tout GDI a été en mesure de réaliser une croissance des ventes intéressante grâce aux acquisitions. Durant la conférence téléphonique, les questions des analystes ont principalement porté sur la baisse des marges. Les réponses du PDG Claude Bigras et du chef de la direction financière Pierre Gagné furent peu convaincantes. En gros, ils n’ont rien dit de concret. Ils ont affirmé que la baisse des marges était due à une baisse du taux d’occupation des immeubles au Canada; principalement à Montréal et à Toronto. Ils ont par la suite affirmé que c’était un peu à cause de plusieurs facteurs différents après qu’un analyste leur avait demandé si la baisse des marges serait due à une concurrence accrue dans leur secteur. Ils ont aussi répondu, si je peux résumer, qu’en raison des conditions économiques difficiles certains de leurs clients recherchaient à optimiser les services que GDI leur offrait sans en dire plus; en lisant entre les lignes, je crois comprendre que ça veut dire que certains clients qui éprouvent des difficultés financières ou du moins font face à un certain ralentissement doivent mettre beaucoup de pression sur GDI afin d’en avoir le plus pour leur argent en tenant compte de ce qu’ils avaient négocié dans leur contrat de service. L’effet négatif d’une hausse du taux d’inoccupation est aussi logique, car lorsque ce taux augmente, les locataires ont un meilleur pouvoir de négociation auprès des locateurs et ces derniers pourraient être forcés de vouloir baisser le prix du loyer. Si ça se produit, ils se mettraient par la suite à la recherche de façons de diminuer leurs coûts afin de contrebalancer la baisse de leurs revenus. Cela met donc de la pression sur GDI qui a probablement peur de perdre des clients; ils ont d’ailleurs affirmé qu’ils n’avaient pas perdu de contrats importants durant la période. En somme, les coûts de substitutions auxquels font face les clients de GDI sont peut-être plus faibles que j’avais prévu et il semble aussi que GDI est plus sensible à l’évolution de l’économie que je ne le croyais. 

Ils ont affirmé avoir des solutions pour tenter d’améliorer la faiblesse de leur marge pour possiblement être en mesure de les ramener à leur niveau historique d’ici quelques trimestres; soit une marge BAIIA ajusté d’environ 6%. Mais leurs solutions demeuraient assez vagues. Ils ont affirmé avoir trouvé des opportunités d’améliorer certaines inefficiences au niveau de leurs départements des ventes et opérations et de leur back-office qui entrainerait en une diminution de certains coûts fixes sans les quantifier. Ils ont affirmé qu’ils croient être en mesure de s’adapter à la situation au cours des prochains trimestres; ce qui est bien sûr quelque peu cliché comme affirmation.

Un analyste a demandé à M. Gagné si certaines charges que GDI aurait encourues ne seraient pas récurrentes. M. Gagné a répondu qu’il estime que GDI a dépensé entre 500 000 et 600 000 $ relativement à son entrée en bourse soit à cause l’embauche de nouveau personnel administratif et certains autres coûts. M. Gagné est d’avis que le tiers de ces coûts ne seront pas récurrents. M. Gagné a également mentionné que GDI avait enregistré des charges d’environ 500 000$ relativement au lancement d’une unité de production manufacturière à une de leur usine de leur division de produits et de machinerie de nettoyage Superior Solutions à Oakville en Ontario et que la majorité de ces coûts ne seraient pas récurrents. En réponse à la question de l’analyste, M. Gagné aurait également pu répondre que GDI a aussi encouru des charges non récurrentes relativement à la consolidation de leurs opérations de distribution de produits de conciergerie à Oakville en Ontario. En me basant sur la somme des charges relatives à l’entrée en bourse ainsi que pour le lancement d’une unité de production manufacturière à Oakville, je crois qu'il y a probablement environ 500 000$ sur 1 000 000$ de ces charges qui ne seront pas récurrentes. Je n’ai pas tenu compte de ces éléments dans le calcul du BAIIA ajusté dans le tableau plus haut, car ce n’est pas assez précis. Mais si je l’avais fait, j’aurais estimé un BAIIA ajusté de 9,376 millions pour le deuxième trimestre (500 000$ de plus) et la marge BAIIA ajusté aurait donc été de 5,38%, ce qui est plus acceptable que les 4,98% qu’ils ont réalisés, même si 5,38%, ça demeure en dessous de leur moyenne historique.

Ils ont affirmé qu’avec l’acquisition d’Ainsworth, ils anticipent être en mesure d’approcher certains marchés de manière différente. J’imagine que ça veut dire que ça va augmenter les occasions de ventes croisées avec leurs clients existants notamment à l’extérieur du Québec ou GDI est actuellement très peu présente dans les services techniques. C’est d’ailleurs ce que j’ai affirmé au début du présent billet.

Durant la conférence téléphonique, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de patinage de la part des dirigeants. M. Gagné était toutefois plus tendu, mais M. Bigras semblait être très nerveux; ce qui n’inspire pas du tout confiance. De plus, ils n’étaient pas présents dans la même pièce au moment ce qui amenait une certaine incohérence qui n’alimente pas la confiance. Bien que ça ne m’a pas fait perdre confiance envers la direction, ce fut suffisant pour instaurer chez moi un certain doute.

De plus, il y a un détail qui m’a profondément déplu dans le rapport de gestion qu’ils ont publié pour le deuxième trimestre. Comme vous pouvez le constater dans l’extrait plus bas, ils prennent le temps de décrire en détail la répartition de leur croissance de leurs produits (acquisitions, croissance interne, appréciation liée au change) dans le secteur propreté et services associés aux États-Unis, mais pour le secteur propreté et service associé au Canada, on ne donne pas ces détails.













J’en conclus, que la croissance interne du secteur propreté et service associé au Canada a dû être négative; ce qui a d’ailleurs du sens quand on analyse les données. La direction de GDI a donc choisi de ne pas mettre ce fait en évidence. Se faisant, ils prennent les lecteurs pour des dupes et je trouve que ce n’est pas honnête de leur part. Rappelons qu’au cours des dernières années, GDI a été en mesure de réaliser un taux de croissance interne de 5%. On en est donc très loin de ça pour l’année en cour.















J’ai fait la répartition de la provenance de la croissance selon les différents secteurs de GDI. Veuillez noter que j’ai ajouté les produits intersectoriels, mais c’est assez insignifiant. D’ailleurs, la croissance des produits intersectoriels est due aux acquisitions et aux investissements que GDI a réalisés dans la fabrication et la distribution de matériel utilisé dans la conciergerie. On voit que la croissance provient davantage des États-Unis et du secteur services complémentaires. C’est une bonne nouvelle, car comme vous pouvez le voir plus bas, les marges semblent être beaucoup plus élevées aux États-Unis qu’au Canada. La croissance dans le secteur services complémentaire est aussi importante, bien que les marges ne soient pas aussi importantes que dans le secteur propreté aux États-Unis. Les services complémentaires comprennent les services d’entretien mécanique, de production et distribution de produits d’entretien et fournitures sanitaires et des services de restauration de dommages, par l’intermédiaire d’un réseau de franchisés. Une bonne partie des produits du secteur des services complémentaires devrait provenir d’Ainsworth et comme je l’ai mentionné plus haut, leurs marges BAIIA ajustés sont plus basses que celle de GDI, je ne crois donc pas que les marges BAIIA ajusté de GDI vont s’améliorer une fois que l’acquisition d’Ainsworth sera complétée. Selon les estimations que j’ai établies, elle devrait s’établir aux alentours de 4,50% si la marge BAIIA d’Ainsworth reste à environ 2,50% après l’acquisition et que la marge des autres activités de GDI reste à environ 5,00% comme ce fut le cas lors du deuxième trimestre de 2015. Ce qui demeure un scénario pessimiste selon moi. L’acquisition d’Ainsworth devrait toutefois avoir un apport de près de 4 millions $ au BAIIA ajusté de GDI si l’on se fie à ce qu’ils ont été en mesure de réaliser au cours de leurs quatre derniers trimestres.











Je crois aussi que les difficultés que GDI a connues lors du deuxième trimestre pourraient être liées en partie au fait que les dirigeants ont été très occupés par le road-show dans le cadre du PAPE qui est survenu en avril et en mai au cours durant lequel ils ont dû rencontrer plusieurs investisseurs, puis par l’importante acquisition d’Ainsworth qui leur a probablement apporté une importante charge de travail tout comme les trois autres acquisitions plus petites. Donc avec tout ça sur une si courte période de temps, il y a possiblement des choses qui leur ont échappé. GDI va continuer de faire des acquisitions dans le futur, mais ils ne feront plus de PAPE qui est une opération très prenante pour les dirigeants d’entreprises.

Je souhaite maintenant revenir sur les tableaux qui étaient publiés plus haut afin d’émettre mes prévisions de flux de trésorerie par action pour l’année financière 2016.

Il n’y a pas d’information financière de disponible pour 2011.












Je ne considère pas les résultats par actions, car je préfère analyser GDI sur la base de ses flux de trésorerie (résultat net + amortissement). Étant donné qu’actuellement environ les deux tiers des charges d’amortissement proviennent d’actifs intangibles qu’ils ont accumulés avec les nombreuses acquisitions qu’ils ont réalisées au fil des ans; ce ne sont donc pas comme si ce serait des actifs tangibles qui auraient besoin de réinvestissement dans le futur, en ce sens la majorité de l’amortissement de GDI n’est pas une réelle charge. Je me suis appuyé sur la base d’une croissance des produits de 12% par rapport à 2014 en appliquant les mêmes ratios des différentes charges proportionnellement aux produits que durant le deuxième trimestre de 2015 et en appliquant un taux d’imposition de 30%. Il s’agit de prévisions très conservatrices, puisque depuis le début de 2015 la croissance est plus élevée que 12% et le niveau de certaines charges tel le coût des services ainsi que les frais de vente et charges administratives ne prennent pas compte des deux éléments non récurrents que j’ai mentionnés plus haut dont leur impact était d’environs 500 000$, soit environs 40 points de base sur la marge BAIIA ajusté. Je ne prends pas compte de l’acquisition d’Ainsworth qui devrait être finalisé d’ici la fin de l’année financière 2015.

Pour faire mon estimation de 2016, j’ai simplement ajouté 150 millions $ aux produits estimés pour 2015 afin de prendre en compte l’acquisition d’Ainsworth, j'ai utilisé la marge BAIIA ajusté pour l'ensemble des revenus (GDI + Ainsworth) tel qu'évoqué dans le tableau plus haut; afin de prendre en compte le fait que la marge BAIIA ajusté d'Ainsworth est plus faible. J’ai utilisé la même proportion de l’amortissement et des charges financières par rapport aux produits que pour le deuxième trimestre 2015 avec également un taux d’imposition de 30%. J’ai donc été en mesure de trouver les flux de trésorerie que j’ai divisés par le nombre d’actions en circulation en date du 30 juin 2015. J’arrive donc à une estimation des flux de trésorerie par action de 1,21$ pour 2016. C’est une estimation que j’estime être conservatrice, mais je crois que je me dois d’y aller avec cette prémisse en raison des difficultés que GDI a connues au deuxième trimestre et de la possibilité que les marges qui ne sont pas relatives aux activités d’Ainsworth continuent de se détériorer. Si j’applique un multiple de 15 aux flux de trésorerie par action estimés de 1,21 $, j’obtiens alors une valeur de 18,15$ par action, alors que l’action a clôturé à 17,65$ lors de la séance du vendredi 14 août. Dans mon premier billet, j’avais d’ailleurs estimé la valeur intrinsèque de GDI aux alentours de 18,50 à 19,00$. Je trouve que la baisse de la valeur de l’action de GDI qui est survenu vendredi était pleinement méritée en raison de la baisse de la marge BAIIA ajusté et des difficultés que GDI connaît actuellement avec son secteur propreté au Canada. Le fait que les dirigeants n’ont pas émis de solution concrète à ce problème et qu’ils n’ont pas été capables d’indiquer réellement et de façon claire et précise qu’elle était la source du problème a lieu d’amener certaines interrogations. Ça m’a aussi fait constater que GDI semble être plus affecté par les changements de conjoncture économique que j’avais anticipés et le pouvoir de négociation de leurs clients semble être aussi plus fort. Par contre, il ne faut pas oublier que GDI a réalisé une acquisition très intéressante avec Ainsworth et que sa croissance interne et par acquisitions aux États-Unis va très bien et en plus ils y réalisent de meilleures marges qu’au Canada. Bien que je préférais payer moins cher que 17,65$ afin de me garantir une meilleure marge de sécurité étant donné les difficultés que connaît actuellement GDI, il reste que ce prix équivaut à près de 14,60 fois mon estimation conservatrice de flux de trésorerie de 1,21$ par action pour 2016. C’est donc actuellement une opportunité intéressante, sans être une aubaine; mais qui n’est pas sans risque et il faudrait être conscient que la situation de GDI pourrait continuer de se détériorer. Si toutefois GDI est en mesure de stopper l’hémorragie en améliorant ou même simplement réussir à maintenir leurs marges au cours des prochains trimestres, la valeur de l’action devrait progresser un peu. Donc un investisseur qui aime les perspectives de GDI, mais qui souhaiterait que la situation se soit améliorée avant d’y investir devrait probablement payer plus cher dans quelques mois si la situation s'améliore. Il a donc à faire face à un dilemme. Je compte possiblement ajouter à ma position au cours des prochains jours. Je dis possiblement, car pour acheter GDI, je dois vendre un peu d’une autre position que je possède et je n’ai pas encore pris de décision à savoir quel titre j’allais vendre. Mais une chose est sûre, c’est que je ne souhaite pas vendre ma position actuelle.

Voici l’état de la situation financière de GDI :

























Durant le deuxième trimestre, GDI a modifié sa convention de crédit garanti de premier rang en annulant la facilité de crédit à terme ainsi que la facilité de crédit d’acquisition et en augmentant la limite d’emprunt aux termes de sa facilité de crédit renouvelable qui est composé d’une tranche de 140 millions $ CAN et d'une autre tranche de 60 millions $ US.

En terminant, j’aimerais aborder une observation que j’ai faite relativement à l’externalisation des services de conciergerie chez les gestionnaires et propriétaires de gros portefeuilles immobiliers. Dans le prospectus que GDI a déposé pour son PAPE, dont vous pouvez voir un extrait plus bas, on mentionnait que la croissance de concentration de la gestion et de la détention d’immeubles par certaines entreprises favoriserait l’externalisation des services de conciergerie. Je crois que cela n’est pas tout à fait faux.  Il y a certainement des avantages à l’externalisation pour certains propriétaires, notamment dans les domaines spécialisés tel le secteur manufacturier, des laboratoires ou des hôpitaux. Par contre, pour les propriétaires qui possèdent d’importants portefeuilles immobiliers composés d’immeubles de bureaux et d’immeubles commerciaux, il y en a certains d’entre eux qui jugent qu’il est préférable de ne pas externaliser. C’est d’ailleurs le cas du FPI BTB dont j’ai fait une analyse dans mon billet sur l’immobilier. C’est aussi le cas du FPI Cominar et d’Ivanhoe Cambridge. Ces propriétaires peuvent réaliser certaines économies d’échelle en raison de leur portée en choisissant d’internaliser leur conciergerie. Par contre, je sais que ce n’est pas le cas de tous les propriétaires, car j’ai aperçu que GDI avait des contrats dans des immeubles appartenant à l’Industrielle Alliance et à Cadillac Fairview qui sont deux importants propriétaires immobiliers. Les gestionnaires et propriétaires immobiliers disposent donc d’un certain pouvoir de négociation avec GDI, car non seulement ils peuvent faire affaire avec leurs compétiteurs, mais ils peuvent aussi choisir d’internaliser leurs services de conciergerie. Ça met donc une certaine pression à la baisse sur les prix que GDI peut soumissionner pour obtenir des contrats. Je crois que c’est quelque chose dont je dois être conscient, mais ça ne me fait pas changer d’avis quant à mon placement dans les actions de GDI.

Extrait du prospectus de GDI :


















Extrait du dernier rapport de gestion du FPI BTB :